
Personnages célèbres
A la rencontre de Frédéric Dard alias San-Antonio, Jean-Jacques Rousseau, Luc Antoine de Champagneux, Napoléon et Albert Louis Kimmerling ...
► Frédéric Dard: " San Antonio " (1921 - 2000)
Frédéric Dard, alias San-Antonio, naît le 29 juin 1921, au 75 Grande Rue à Jallieu. Ses années d'enfance resteront chères à son cœur. Il ne manquera pas de faire allusion à sa région et à sa ville natale dans de nombreux ouvrages.
Près de 300 romans, des scénarios, des pièces de théâtre, l'auteur est prolixe. Il connaît un très grand succès populaire grâce à son célèbre commissaire San-Antonio, secondé par le non moins célèbre Bérurier. Ne vous attendez pas à retrouver tous les lieux précis de son enfance car certains ont disparu. Mais promenez-vous rue de la Libération, rue du Plan, rue Waldeck Rousseau, le long de la Bourbre et laissez-vous imprégner par l'atmosphère de ces lieux qui ont vu grandir « le Petit Garçon ».
Près de la médiathèque, Bourgoin-Jallieu a érigé en son hommage un «objet Dard » qui égrène en rose fluo sur du granit sombre les 174 titres des San-Antonio.
Nourri par tous ses souvenirs, Frédéric Dard reviendra périodiquement à Bourgoin-Jallieu pour y retrouver ses amis, dédicacer ses livres, présenter ses films et se voir honoré par la ville. Il venait s'approvisionner en « chaudelets », spécialité d'une boulangerie de la rue de la Liberté. Ses visites ont laissé des souvenirs impérissables : « Il en achetait cinq ou six douzaines ; il allait saluer mon mari, quitte à ressortir du fournil le costume blanchi par la farine » raconte l'ancienne boulangère, Monique Broizat.
En 1933, la famille Dard s'était retirée à Saint-Chef, chez Marie Tabardel... mais ceci est une autre histoire que vous découvrirez en vous connectant sur le site http://www.saint-chef.fr
Frédéric Dard est mort le 6 juin 2000. Il repose au nouveau cimetière de Saint-Chef-en-Dauphiné.
A propos de son célèbre personnage Bérurier
Une femme de ménage est embauchée chez les Dard., Elle est l'épouse de Bérurier qui, à la suite d'une blessure de guerre, a été amputé d'une jambe. Un jour Frédéric Dard se rend au domicile de cet homme, à Bourgoin, dans le quartier de Pré-Bénit. Il le voit prendre un bain de pied. La vision du moignon bouleverse l'enfant, nourrit par la suite l'imaginaire de l'écrivain et lui inspire le personnage de Bérurier : « Béru n'est pas très intelligent. C'est un rustre, un soiffard, un butor, mais il a des qualités qui en font néanmoins mon plus précieux collaborateur. D'abord, il m'est attaché comme un chien ; ensuite il est bon, courageux, tenace. Et enfin, il a par instant une espèce de jugeote matoise qui équivaut à du génie. Et puis, mieux que tout encore : je l'aime bien. Je le chahute et cela me repose... » Extrait de « San-Antonio ches les mac »
Une visite s'impose : bar le San-Antonio !
Situé rue de la Libération à Bourgoin-Jallieu, ce bar a été inauguré par Frédéric Dard. Un lieu de rencontre et d’échange comme l’avait initié Fréderic Dard, en venant prendre son café tous les matins et en écrivant ses textes.
A découvrir sur place le " Livre d'Or " dédicacé au bar, des photos de l'inauguration du bar... et diverses autres photos.
►Jean-Jacques Rousseau
BOURGOIN-MAUBEC - août 1768 - avril 1770
Jean-Jacques Rousseau est l'un des grands écrivains philosophes de langue française. Il a traité de politique, d'éducation, de botanique, de musique. Pourtant que d'incompréhensions autour de l'homme et de son œuvre.
En 1762, Rousseau a 50 ans lorsque le Parlement de Paris condamne son livre « Emile » à être brûlé. Il est déclaré en état d'arrestation. Le voici pourchassé, harcelé, désemparé devant la haine des hiérarchies politiques et cléricales de toute l'Europe. Poussé d'exil en exil, il poursuit une vie de nomade.
En août 1768, humilié à Grenoble, il reprend la route, pensant retrouver une ancienne connaissance, Louis Donin de Rosière, capitaine-châtelain et maire de Bourgoin en 1745. Hélas, celui-ci est décédé quelques jours auparavant. Rousseau s'arrête alors à Bourgoin dans la première auberge qu'il rencontre : la Fontaine d'Or (plaque commémorative au 15 rue R. Belmont).
Pendant près de deux ans, à Bourgoin, puis à Maubec, il continue cependant à subir les paradoxes de son destin, à la fois fêté et persécuté. Quelques-uns sauront l'accompagner dans cette constante tension. Plusieurs faits marquants jalonneront son séjour.
C'est à Bourgoin que Rousseau « épouse » sa compagne Thérèse Levasseur en présence du maire Luc-Antoine de Champagneux et de son cousin Meriadec Donin de Rosière. Il fera de Claude Anglancier de Saint-Germain son confident. La marquise de Césarges sera son hôtesse à Maubec (« J'ai quitté Bourgoin pour venir sur la hauteur, respirer un air plus sain et boire une meilleure eau... », écrit-il).
Malade et toujours en proie à ses délires de persécution, vêtu de son costume d'Arménien (d'exilé), il médite sur l'ampleur de sa solitude. Dans le calme de la ferme de Montquin (site toujours intacte), il se remet à l'écriture des « Confessions ». Il continue à herboriser au cours de balades dans la région.
En avril 1770, vingt mois après son arrivée à Bourgoin, Rousseau part pour Lyon avant de poursuivre ses itinérances. Il mourra à Ermenonville huit ans plus tard.
►Luc Antoine de Champagneux (1744-1807)
Né à Bourgoin en 1744, il devient avocat au parlement du Dauphiné à l'âge de 20 ans. Maire de Bourgoin à 24 ans, il exerce cette fonction pendant 10 ans. C'est au cours de sa première année de mandat qu'il est témoin du mariage de J.J. Rousseau à Bourgoin. Les deux hommes s'apprécient et se reverront souvent.
En 1788, Champagneux représente le Tiers Etat à Romans. En 1789, il fonde à Lyon un journal patriotique « Le Courrier de Lyon » aux idées fort avancées. Elu à Lyon, c'est là qu'il fait la connaissance de Roland de la Platière. Il deviendra son premier commis quand celui-ci sera nommé au ministère de l'Intérieur. La Terreur arrive. A la chute des Girondins, Manon Roland est incarcérée et Champagneux lui rend régulièrement visite.
En 1793, il est à son tour emprisonné et passe treize mois en captivité. Il évite l'échafaud lors de la Révolution du 9 thermidor puis, durant le Directoire, il devient en 1795 secrétaire général du ministre de l'Intérieur. Plus tard, il sera juge à la Cour d'appel de Grenoble.
A sa mort en 1807, il est enterré, selon son souhait, dans un bosquet solitaire de sa propriété de Rosière, comme Rousseau l'avait été à Ermenonville sur son île aux Peupliers.
On peut découvrir au milieu d'un coteau des bois de Rosière, la tombe de Luc Antoine de Champagneux qui a été restaurée et aménagée.
« La lecture des livres de Rousseau et de ceux des philosophes anciens et modernes, avait fait passer leurs principes dans mon âme. Je détestais les abus de l'ancien gouvernement aussi bien que la tyrannie féodale. J'avais quelques amis qui pensaient comme moi ; je les rassemblais quelquefois à table et dans nos réunions, nous réformions la France, soupirions après la liberté et méritions parfois l'honneur de la Bastille. »
Extrait des Mémoires de Luc-Antoine de Champagneux
De nos jours, on peut découvrir la tombe de Luc-Antoine de Champagneux, intacte au milieu d'un coteau, dans les bois de l'étang de Rosière.
►Napoléon, deux séjours historiques
Napoléon 1er séjourne deux fois à Bourgoin à l’auberge du Parc dont une plaque marque l’emplacement. A dix ans d’intervalle, le contexte sera bien différent.
Le 16 avril 1805, accompagné de l’impératrice Joséphine, il découvre une ville pavoisée et enthousiaste, alors qu’il se rend à Milan pour recevoir la couronne d’Italie.
Le 9 mars 1815, pendant les «Cent jours» à son retour de l’île d’Elbe, il retrouve Bourgoin. Sa rencontre de Laffrey avec les troupes royalistes qui l’ont acclamé, l’a rassuré. L’Empereur apparaît plusieurs fois au balcon de l’hôtel.
Les rues Pontcottier, Robert Belmont et de la République sont inscrites sur l’itinéraire historique de la Route Napoléon. L’hôtel, démoli en 1987, a fait place à la résidence Napoléon (11 rue Robert Belmont).
►Albert-Louis Kimmerling 1882-1912
Albert-Louis Kimmerling, né le 22 juin 1882, est l'un de ces intrépides qui s'engagent dans l'aventure naissante de l'aviation du début du 20ème siècle. Il devient le premier directeur de l'Ecole d'Aviation de Bron, créée par Roger Sommer.
Le 10 février 1911, il réussit le 1er vol régional de ville à ville aller-retour, sur biplan Sommer qui, du camp d'aviation de Bron, près de Lyon, l'amène à Montceau, petite commune proche de Bourgoin. Ce jour-là, toute la population du village accueille avec incrédulité et enthousiasme ce « héros » déjà connu par de nombreuses exhibitions.
Quelques mois plus tard, le 3 septembre, son ami Lionel Cottin, maire de Montceau, président d'honneur du CSB (Club Sportif Bergusien), l'invite pour une démonstration sur un terrain improvisé de la Maladière, à l'entrée de Bourgoin. Une partie de la recette servira à la construction de la tribune du 1er terrain de « l'usine à gaz » du tout nouveau CSB, avant la création du stade Pierre Rajon.
Hélas, cette notoriété naissante, partagée par de nombreux pilotes qui deviendront célèbres par leurs exploits lors de la Première Guerre mondiale, s'arrête le 9 juin 1912. Devenu directeur de l'Ecole Sommer à Mourmelon (Marne), Kimmerling travaille sur un nouveau prototype. Sa passion lui sera fatale : son avion s'écrase peu après avoir décollé. Il avait 30 ans. Avec lui disparaît à l'aube du développement de l'aviation, l'une des figures les plus attachantes de son histoire lyonnaise.
Il annonce, bien malgré lui, la disparition de milliers de jeunes qui bientôt, vont se fracasser sur le mur de la guerre de 14-18.
En vente 15 € à l'Office de tourisme